Martopianeau.
La Hammerklavier est pour nous pianistes, ce que la neuvième symphonie est pour le chef d'orchestre : l'œuvre monumentale, l'œuvre culminante, ou, mieux encore, l'œuvre qui parcourt tout autant les profondeurs que les sommets. Aussi ne l'approchons-nous qu'avec respect

Wilhelm Kempff (1895 - 1991)
Titre :Sonata No 29 Op 106 'Hammerklavier' III Adagio Sostenuto
Compositeur : Ludwig van Beethoven
Interprète : Wilhelm Kempff
Genre : Musique Classique, piano
Origine : Allemagne
Article connexe :
G comme génie, G comme Glenn Gould
Je partage aujourd'hui le 3eme et long mouvement de l'une des sonates les plus célèbres de Beethoven, :Hammerklavier qui est tout simplement une oeuvre d'art.
W : Le titre « Hammerklavier » vient du terme allemand pour « piano-forte », donné par le musicien qui voulait ainsi rappeler à ses contemporains que le piano-forte était une invention allemande, comme il l'écrivait à Tobias Haslinger en 1817. Le terme « Hammerklavier » (littéralement : clavier à marteaux) — qui marque une nette distinction entre les cordes frappées du piano moderne et les cordes pincées du clavecin — semble aussi souligner le caractère percussif de l'instrument, mis particulièrement en valeur par l'introduction « martelée » de cette sonate.
Je suis allé chercher loin la musique du jour. Joué par la plupart des plus pianistes de l'histoire, j'ai longuement hésité avant de vous présenter celle du compatriote de Beethovent : Wilhelm Kempff.
Considéré comme l'un des plus grands pianistes du xxe siècle2, Kempff s'est illustré dans le répertoire classique et romantique allemand avec Schumann, Brahms, Schubert, Mozart, Bach, Liszt et Beethoven (on peut comparer les enregistrements d'une même sonate à différents moments de sa vie). Il a enregistré sur une période de soixante ans et fut l'un des premiers à enregistrer l'intégralité des sonates de Franz Schubert, contribuant ainsi largement à les faire connaître du grand public.
Une anecdote qui illustre son interprétation : en séjour en Finlande chez son ami Jean Sibelius, celui-ci lui demande de jouer la sonate Hammerklavier de Beethoven. Une fois qu'il eut fini de jouer, Sibelius lui dit : « Vous n'avez pas joué comme un pianiste, mais comme un être humain »
J'ai eu la chance d'entendre de mes propres oreilles et non pas à l'aide de baffle ou d'écouteur cette fameuse sonate joué par Kissin lui même au mois de Juillet dernier au festival de la Roque d'Anthéron. J'y ai logiquement versé une larme et je repenserais également toute ma vie à cet homme qui s'étouffa derrière moi pendant une vingtaine de minute avant de prendre la décision de sortir pour s'étouffer au loin.
Que la musique soit avec vous, chaque jour !